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EXPO - Savigny, le poète et son double à la galerie AnyWay
Berlin
jeudi 17 janvier 2008
Et si la science pouvait devenir poétique?
Et si l'art s'ouvrait à de nouvelles formes de perception? La galerie
AnyWay expose jusqu'au 15 février les oeuvres de Savigny, un duo
de peintres, qui nous invite à changer de regard sur les images
crées par la technologie. Le petit journal a rencontré l'un
des visages de Savigny lors du vernissage qui a eu lieu samedi 12 janvier
Le violoncelliste invité pour le vernissage prend place dans un
petit coin de la galerie, les nombreux visiteurs se rassemblent autour
des grandes toiles mordorées de Savigny. La musique douce invite
les curieux à se laisser happer par les couleurs et les reflets
des tableaux. Les toiles sont abstraites, mais les formes dont on distingue
les contours semblent étrangement familières.
Le cycle que présente Savigny s'appelle "Histoires
invisibles, intérieur corps" : Jean-Claude Crespy, l'un des
pinceaux du duo, explique que le matériau brut de chaque tableau
est l'imagerie médicale. Le travail de Savigny est né d'un
étonnement : "La science et les innovations techniques
donnent accès à de nouvelles images, pourtant l'art ne s'en
empare pas. Pourquoi? Les peintres qui attirent le plus sont toujours
les impressionnistes, alors que la technologie a modifié en profondeur
la perception du monde que peut avoir l'homme."
Une évocation de la souffrance féminine
"Le tableau L'Attentat est né, comme
les autres, d'un cliché cytologique" explique t-il. Cette
base a nourri des inspirations très différentes : la toile,
dont le rouge et les reflets dorées interpellent par leur éclat,
rend hommage à l'Origine du Monde de Gustave Courbet, tout autant
qu'à Benazir Bhutto : "C'est finalement devenu une évocation
de la souffrance féminine". Le Souvenir, quand à
lui, superpose les couches de peinture comme autant de strates de la mémoire.
Pour entrer dans l'univers de Savigny, il faudra vous laisser surprendre,
regarder d'un autre œil ces images dont le monde moderne est abreuvé,
pour laisser s'ouvrir de nouvelles portes vers un imaginaire inédit.
Marie NORRE (www.lepetitjournal.com
- Berlin) jeudi 17 janvier 2008
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